D’après
« Mortification Chrétienne », du Cardinal MERCIER (1851-1926), ancien
archevêque de Malines (Livret édité par les Editions du Sel)
LA MORTIFICATION DU CORPS en 10 PARAGRAPHES
1. Bornez-vous autant que possible, en fait d’aliments, au simple
nécessaire ;
S. Augustin dit ceci à Dieu : « Vous m’avez enseigné, ô mon Dieu, à ne prendre les aliments que comme des remèdes. Eh ! Seigneur, qui est celui d’entre nous qui ne passe parfois ici la limite ? S’il en est un, je déclare que cet homme est grand et qu’il doit grandement glorifier votre Nom. » (Confessions Livre X, ch. 31)
S. Augustin dit ceci à Dieu : « Vous m’avez enseigné, ô mon Dieu, à ne prendre les aliments que comme des remèdes. Eh ! Seigneur, qui est celui d’entre nous qui ne passe parfois ici la limite ? S’il en est un, je déclare que cet homme est grand et qu’il doit grandement glorifier votre Nom. » (Confessions Livre X, ch. 31)
2. Priez Dieu souvent, priez Dieu journellement d’empêcher par sa
grâce que vous ne franchissiez les bornes de la nécessité et que vous ne vous
laissiez aller à l’attrait du plaisir.
« Laisser-aller » signifie un emportement, c’est-à-dire une certaine perte de contrôle.
« Laisser-aller » signifie un emportement, c’est-à-dire une certaine perte de contrôle.
A trop vouloir
brider toutefois, on frustre, et l’on provoque une accumulation de désir refoulé,
rejeté par une volonté arc-boutée sur ses décisions ; l’on peut préparer
ainsi, par une généreuse mais excessive rigueur, de grandes tentations
auxquelles il sera difficile voire impossible de résister, car on n’aura plus
de force pour y résister, et puis parce qu’ayant produit un effort considérable
trop tôt, on aura bousculé le progrès de l’âme en le précipitant, et on aura
accompli ces efforts en y mêlant des désirs vaniteux ou orgueilleux, la volonté
de pouvoir constater qu’ « on a réussi ».
3. Ne prenez rien entre les repas, à moins de nécessité ou de raisons de convenance.
Ceci est une
résolution traditionnelle et presque toujours bonne ; car il n’y guère de
risque de laxisme (c’est toujours un effort de s’interdire ces petits
« extras », ces petits « miam-miam » de confort, et en même
temps, ce n’est jamais excessif, sauf si l’on souffre d’une maladie qui demande
parfois un ajustement de l’alimentation, comme le diabète par exemple, qui
exige de prendre une sucrerie quand on perçoit une baisse soudaine de son taux
de sucre).
4. Pratiquez l’abstinence et le jeûne, mais pratiquez-les sous l’obéissance seulement et avec discrétion.
Sous l’obéissance,
mes amis, sous l’obéissance.
L’obéissance à l’Eglise en respectant les rares jours de jeûne et d’abstinence que la loi de l’Eglise impose.
Quand on veut faire davantage, on devrait soumettre cette résolution à son confesseur ou son directeur, et s’en tenir à ses indications.
Dans le jeûne surtout et dans l’abstinence généralement, se glissent facilement l’orgueil et l’imprudence.
L’obéissance à l’Eglise en respectant les rares jours de jeûne et d’abstinence que la loi de l’Eglise impose.
Quand on veut faire davantage, on devrait soumettre cette résolution à son confesseur ou son directeur, et s’en tenir à ses indications.
Dans le jeûne surtout et dans l’abstinence généralement, se glissent facilement l’orgueil et l’imprudence.
5. Il ne vous est pas interdit de goûter quelque
satisfaction corporelle, mais faites-le avec une
intention pure et en bénissant Dieu :
« Soit donc que vous mangiez,
soit que vous buviez, soit que vous fassiez quelque autre chose, faites tout
pour la gloire de Dieu. » (I
Cor. X, 31)
6. Réglez votre sommeil, évitant
en ceci toute lâcheté, toute mollesse, surtout le matin.
Fixez-vous une heure, si vous le pouvez, pour le coucher et le lever et tenez-vous-y énergiquement.
Le mot « énergiquement » est le mot-clef, bien sûr !
Les religieux appellent l’heure du lever « la minute héroïque ». Elle permet de commencer la journée dans un esprit de service de Dieu et de façon mortifiée et stimulante.
Fixez-vous une heure, si vous le pouvez, pour le coucher et le lever et tenez-vous-y énergiquement.
Le mot « énergiquement » est le mot-clef, bien sûr !
Les religieux appellent l’heure du lever « la minute héroïque ». Elle permet de commencer la journée dans un esprit de service de Dieu et de façon mortifiée et stimulante.
7. En général, ne prenez de repos que dans la mesure du
nécessaire : livrez-vous généreusement au
travail, n’y épargnez pas votre peine. Prenez garde d’exténuer votre corps,
mais gardez-vous de le flatter ; dès que vous le sentez tant soit peu
disposé à trancher du maître, aussitôt traitez-le en esclave.
Se livrer
généreusement au travail : devoir d’état, service à rendre à autrui, cela
stimule et canalise le chrétien vers le bien et chasse l’oisiveté et ces poches
de non-travail ou d’inaction qui sont les antichambres ou prospèrent les
miasmes des tentations.
8. Si vous ressentez quelque légère indisposition, évitez d’être à charge aux autres par une mauvaise humeur ;
laissez à vos frères le soin de vous plaindre ; pour vous, soyez patient
et muet comme le divin Agneau Qui a véritablement porté toutes nos langueurs.
Ceci est une forme
de mâle patience : du mot « pati », en Latin, qui signifie
souffrir, et qui donne par exemple le mot « Passion de Jésus ».
9. Gardez-vous de faire du plus petit malaise une raison
de dispense ou de dérogation à votre ordre du jour.
« Il faut
haïr comme la peste toute dispense en matière de règles », écrivait S.
Jean Berchmans.
Avec vous-même, soyez fermes, ne soyez pas durs.
Avec vous-même, soyez fermes, ne soyez pas durs.
10. Recevez docilement, supportez
humblement, patiemment, persévéramment, la mortification qu’on nomme la
maladie.
L’UN DES SIGNES
QUE VOTRE MORTIFICATION EST DE BON ALOI, SELON LA BONNE MESURE, C’EST QU’ELLE
VOUS STIMULE DANS VOTRE EXISTENCE QUOTIDIENNE.
L’UN DES SIGNES
QUE VOTRE MORTIFICATION N’EST PAS ADAPTEE EST QU’ELLE VOUS ABAT, OU VOUS
AFFAIBLIT FACE AUX TENTATIONS, OU ENCORE VOUS REND IRRITABLE ENVERS LES AUTRES.
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