Entant dans le Temps de la Passion qui correspond aux deux dernières semaines de Carême, l’âme, avec l’Eglise, prend le DEUIL.
La Liturgie fait de même et invite chacun à
s’affliger à la vue des souffrances et de la mort de Jésus-Christ, Fils
de Dieu et homme.
L’un des signes les plus tangibles en est : le voilage violet des croix et des statues dans l’église.
C’est un signe frappant, et très précieux. Chaque année, à pareille
époque, les visiteurs de notre église demeurent étonnés devant cette
étonnante et éloquente coutume.
Tout-à-l’heure encore, au cours de ma permanence à
l’église, un groupe de personnes une fois entré est revenu vers moi,
auprès de la porte de sortie pour m’interroger à ce sujet. Ayant écouté
avec stupeur et attention l’explication, ils ont
bien remercié : à l’évidence, ils découvraient que « l’on prend le
deuil AVANT la mort ! », comme dit l’une d’entre elle.
Oui : parce que juste après la mort de Jésus : Il y a la Résurrection,
donc fort peu de temps pour revenir et méditer sur les précieuses vie et
mort de Jésus-Christ.
C’est AVANT, effectivement, que l’âme chrétienne prend le deuil.
C’est une invitation à contempler deux réalités qui se font face et se répondent mutuellement :
- la malice des péchés des hommes
- la puissance bienfaisante de l’Amour divin.
Le Temps de la Passion est comme un Chemin de Croix de 14 jours, il invite l’âme à s’arrêter sur ces deux vérités supérieures du Christianisme, ainsi que sur l’abîme qui les sépare. Ces vérités sont comme deux pics montagneux dressés l’un à côté de l’autre : aucune possibilité pour eux de se rejoindre.
Mais l’impossible est annulé par le Bon Dieu et, à bien
méditer ces vérités, l’âme distingue que l’Amour de Dieu fait fondre le
pic très élevé des péchés des hommes.
Contrairement aux apparences, l’influence est forte de l’un à l’autre
pic, et toujours dans le même sens : l’Amour couvre et pardonne les
péchés. En revanche, les péchés ne diminuent aucunement les sommets de
l’Amour de Dieu.
Ainsi du Bon Larron qui, au vu du châtiment subi par
Jésus-Christ, fond : sa malice est touchée et « liquéfiée » : le pécheur
se fait compatissant pour le sort injuste du Fils de Dieu fait homme.
Il saisit cette étonnante vérité que l’Amour du Christ, manifesté
cruellement sur la Croix, est une puissance bienfaisante à son propre
égard.
Le Bon Larron réalise instantanément que Jésus l’aime.
Dieu aime les pécheurs.
Il veut les sauver, Il a soif de leur procurer le Bonheur éternel en échange des affronts qu’Il a subis de lui.
Il suffit… Il suffit que le Bon Larron reconnaisse humblement ses
fautes, et regrette le mal qu’il fait visiblement à Jésus-Christ pour
que Celui-ci transforme le cœur pécheur et pardonne l’amas de péchés
constitué par une vie dissolue.
Chers Fidèles, voilà que se profile la confession préparatoire à Pâques.
Je vous encourage à la soigner particulièrement, en penchant votre cœur
et en fixant vos yeux sur l’Amour crucifié. Crucifié pour votre pardon
et pour votre Salut.
Le bonheur ressenti par le cœur du Bon Larron lorsqu’il entendit les mots de Jésus-Christ : « ce soir-même, tu seras avec Moi, dans le Paradis » se reproduit dans le cœur du Pénitent, au confessionnal, lorsqu’il entend le prêtre murmurer « Je te pardonne tes péchés ».
C’est une grâce fréquente au cours du Temps de la Passion de faire une confession plus profonde et plus fructueuse : vous y goûterez en vous aidant de la récitation quotidienne du Chapelet : la Très Sainte Vierge vous aidera pour cela.
Avec mon dévouement et ma prière, in Christo Rege
H. Hygonnet, curé des Minimes (Bruxelles)
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