segunda-feira, 20 de setembro de 2021

Saint Astère sur l’économe infidèle

Nous sommes persuadés que tous les « … biens dont nous n'avons que l'usage, que la simple jouissance, sont notre propriété absolue et irrévocable. … Mais que nous sommes loin de la vérité ! Rien de ce que nous possédons ne nous appartient en réalité : nous ne sommes pas établis sur la terre avec droit de possession permanente, nous n'avons là ni résidence fixe, ni position stable ; nous ressemblons à des étrangers, à des voyageurs, ou plutôt à des exilés. Sans consulter nos vœux, le Seigneur, lorsqu'il Lui plaît, nous arrache de ces lieux, et nous dépouille de toutes nos richesses ».

En effet, les « … richesses de ce monde, les avantages de cette vie … servent aux besoins et à l'agrément de chacun ; mais ils appartiennent à Dieu seul, qui n'est sujet ni à la mort, ni à la corruption.

Ainsi, qui que vous soyez, apprenez que vous êtes chargé simplement de gérer les possessions d'un autre, et, vous dépouillant de cet orgueil qui ne convient qu'à un maître, prenez la réserve et l'humble attitude d'un administrateur qui doit rendre ses comptes ; tenez vos livres avec le plus grand soin, parce que le Seigneur peut venir d'un instant à l'autre.

Voyons maintenant ce qui vous est prescrit, et de quelle manière vous devez les gérer. Donnez des aliments à celui qui a faim, des habits à celui qui est nu, des soins à celui qui est malade ; ne délaissez pas le pauvre que la misère a laissé sans abri sur le pavé ; soyez sans inquiétude sur votre propre compte ; ne vous demandez pas comment vous parviendrez à la journée de demain.

Cependant nous vivons dans une sorte d'indépendance, comme si nous n'avions point de compte à rendre un jour ; nous traitons les pauvres avec dédain, nous les laissons périr dans la misère, tandis que nous faisons de folles dépenses pour satisfaire notre ambition et notre vanité.

Si vous voulez savoir avec quelle vigilance, avec quelle sollicitude un sage économe administre les biens qui lui ont été confiés, ouvrez les Psaumes de David, et lisez ce passage où le saint prophète prie Dieu avec instance de lui découvrir le jour fixé pour son départ de ce monde : « Fais-moi savoir, dit-il, Seigneur, le terme de ma vie et quel est le nombre de mes jours, afin que je sache ce qui me manque » (Ps 38,5). Vous voyez dans ces paroles se peindre toute l'anxiété d'une âme craintive, vivement préoccupée : elle jette un long regard dans l'avenir, et s'enquiert avec inquiétude du moment suprême où il lui faudra quitter le jour, dans la crainte de ne pas se trouver prête au moment où sera donné le signal du départ ; elle veut connaître l'espace qui lui reste à parcourir, afin qu'à force d'activité et d'ardeur elle ait pris toutes ses dispositions avant que celui qui doit l'emmener se présente.

Tremblons, mes frères, à l'idée de cette séparation redoutable, et, durant notre séjour sur la terre, observons scrupuleusement les préceptes du Seigneur, craignons de nous trouver chargés de dettes et couverts d'obligations au moment où nous en serons arrachés, afin que nous puissions entrer dans les voies éternelles, libres de tout engagement, avec le témoignage d'une conscience tranquille, qui n'a rien à se reprocher dans le passé, et qui ne craint point l'examen à venir.

Si vous avez vécu dans la paresse, si vous n'avez rien fait en ce monde, il sera trop tard après la mort pour songer à votre vigne et aux champs que vous avez négligés. Toutes vos prières, toutes vos supplications n'aboutiront à rien.

Lors donc que quelqu'un, songeant à sa fin et à son départ pour l'autre vie, veut rendre par sa bienfaisance le poids de ses péchés plus léger, ou il dégage ses débiteurs de leurs obligations, ou il fait d'abondantes aumônes aux pauvres ; et distribuant des richesses qui n'appartiennent réellement qu'à Dieu, il se crée de nombreux amis, qui témoigneront devant le souverain Juge de sa bienfaisance et de sa libéralité, et dont la médiation lui fera obtenir un lieu de repos et de bonheur.

Ce sont les actions vertueuses elles-mêmes qui parlent et qui font accorder à leurs auteurs la rémission des peines qu'ils ont encourues par leurs péchés. De même que le sang d'Abel criait vengeance devant Dieu, de même les œuvres charitables parleront en faveur de celui qui les aura faites pour l'amour de notre Seigneur Jésus Christ, à qui gloire soit rendue dans tous les siècles des siècles. Amen

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