D’après
« Mortification Chrétienne », du Cardinal MERCIER (1851-1926), ancien
archevêque de Malines (Livret édité par les Editions du Sel)
MORTIFICATION DE L’ESPRIT ET DE LA VOLONTE
1. Mortifiez votre esprit en lui
interdisant toute sles vaines imaginations, toutes les pensées inutiles ou
étrangères qui font perdre le temps, dissipent l’âme, dégoûtent du travail et
des choses sérieuses.
2. Toute pensée de tristesse et d’inquiétude doit être
bannie de votre esprit. Le souci de tout ce qui pourra
dans la suite vous arriver ne doit nullement vous préoccuper. Quant aux pensées
mauvaises qui vous tracassent malgré vous, vous devez, en les rejetant, vous en
faire un sujet de patience. Etant involontaires, elles ne seront pour vous
qu’une occasion de mérite.
3. Evitez l’entêtement dans cos idées, l’opiniâtreté dans vos sentiments. Laissez volontiers prévaloir le
jugement des autres, à moins qu’in ne s’agisse de matières où vous avez le
devoir de vous prononcer et de parler.
4. Mortifiez l’organe naturel de votre esprit, c’est-à-dire la langue. Exercez-vous volontiers au silence, soit que
votre règle vous le prescrive, soit que vous vous l’imposez spontanément.
5. Aimez mieux écouter les autres que de parler vous-même ; cependant, parlez à propos, évitant également, comme excès, le
trop parler qui empêche les autres de dire leurs pensées, et le parler trop peu
qui dénote une insouciance blessante pour ce qu’ils disent.
6. N’interrompez jamais celui qui parle et ne prévenez pas par une réponse précipitée celui qui vous
interroge.
7. Ayez un ton de voix toujours modéré, jamais brusque ni tranchant. Evitez les « très », les
« extrêmement », les « horriblement » : pas
d’exagération.
8. Aimez la simplicité et la droiture. La simulation, les détours, les équivoques calculées que certaines
personnes pieuses se permettent sans scrupule discréditent beaucoup la piété.
9. Abstenez-vous soigneusement de toute parole grossière, triviale ou même oiseuse, car Notre Seigneur nous avertit qu’Il nous
en demandera compte au jour du jugement.
10. Par-dessus
tout, mortifiez votre volonté ;
c’est le point décisif. Pliez-la constamment à ce que vous savez être le bon
plaisir de Dieu et l’ordre de la Providence, sans tenir aucun compte ni de vos
goûts, ni de vos aversions. Soumettez-vous, même à vos inférieurs, dans les
choses qui n’intéressent pas la gloire de Dieu et les devoirs de votre charge.
11. Regardez la moindre désobéissance aux ordres ou même aux désirs de vos supérieurs comme s’adressant à Dieu.
12. Souvenez-vous que vous
pratiquerez la plus grande de toutes les
mortifications lorsque vous aimerez à être humilié et que vous aurez
l’obéissance la plus parfaite envers ceux à qui Dieu veut que vous vous
soumettiez.
13. Aimez à être oublié et à
n’être compté pour rien : c’est le mot de saint Jean de la Croix, c’est le
conseil de l’Imitation de Jésus-Christ : ne parlez guère de vous-même ni
en bien ni en mal, mais cherchez par le silence à vous faire oublier.
14. En face d’une humiliation,
d’un blâme, vous êtes tenté de murmurer, de vous attrister. Dites comme
David : « Tant mieux ! Il est bon que je sois humilié. »
15. N’entretenez point de frivoles désirs : « je désire peu de choses, disait saint François de Sales,
et le peu que je désire, je le désire bien peu. »
16. Acceptez avec la plus parfaite résignation les
mortifications dites « de Providence », les
croix et les travaux attachés à l’état de vie où la Providence vous a placé.
« Là où il y a moins de notre choix, disait saint François de Sales, il y
a plus du bon plaisir de Dieu. » Nous voudrions choisir nos croix, en
avoir une autre que la nôtre, porter une croix pesante qui aurait au moins
quelque éclat, plutôt qu’une croix légère qui fatigue par sa continuité :
illusion ! c’est notre croix qu’il faut porter, non pas une autre, et son
mérite n’est pas en sa qualité, mais en la perfection avec laquelle on la
porte.
17. Ne vous laissez pas troubler par les tentations, les scrupules, les aridités spirituelle : « ce qu’on fait
dans la sécheresse est plus méritoire devant Dieu que ce qu’on fait dans la
consolation », dit le saint évêque de Genève.
18. Il ne faut pas trop nous chagriner de nos misères, mais nous en humilier. S’humilier est une chose bonne, que peu de
personnes comprennent : s’inquiéter et se dépiter est une chose que tout
le monde connaît et qui est mauvaise, parce que, dans cette espèce d’inquiétude
et de dépit, l’amour-propre a toujours la plus grande part.
19. Défions-nous également de la timidité, du découragement qui énervent,
et de la présomption qui n’est que de l’orgueil en action. Travaillons comme si
tout dépendait de nos efforts, mais restons humbles comme si notre travail
était inutile.
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