L'appel des Saints Jacques et Jean (d’après St. Jean Chrysostome)

Aussitôt, laissant leurs filets, ils le suivirent (Mt 4,20)

Observe la foi et l'obéissance des disciples. Car c'est au beau milieu de leur travail (et vous savez combien la pêche est gourmande en occupation !), qu'ils entendirent l'appel de Jésus. Ils ne différèrent pas, ils n'hésitèrent pas, ils ne dirent pas : "Rentrons à la maison pour parler à nos proches !" Non, ils quittèrent tout et le suivirent comme Élisée fit avec Élie (1R 19,20). Telle est l'obéissance que le Christ exige de nous, sans que le moindre retard interfère, même si les nécessités les plus urgentes nous pressent. C'est pourquoi, quand un autre de ses disciples s'approcha pour demander s'il pouvait aller ensevelir son père, même cela, il ne le lui laissa pas faire (Mt 8,21-22) : il montrait ainsi qu'avant toute chose, ce qu'il faut, c'est le suivre.  

La promesse qu'il leur faisait, objectes-tu, était très grande ? Pour cette raison, précisément, je les admire vivement : alors qu'ils n'avaient vu encore aucun miracle, ils crurent à une si grande promesse et renoncèrent à tout pour le suivre ! C'est que les paroles par lesquelles ils avaient été pris comme à la pêche, ils crurent qu'avec elles, ils pourraient en pêcher d'autres. 

(Homélies sur l'Évangile selon Matthieu, XIV, 2 [PG 57,219] In : St Jean Chrysostome. Trop occupé pour t'occuper de ta vie ? Le guide au quotidien d'un Père de l'Église. Paris : Les Éditions du Cerf. 2015. p.72-73)