Homélie sur l’Évangile de la Transfiguration par l'Ab. Hervé Hygonnet

donée le 5 mars 2023

Bien chers Fidèles,

En ce IIè dimanche de Carême, l’église offre à la méditation l’Évangile de la Transfiguration.

Notre Seigneur Se manifeste glorieusement et spectaculairement à trois Apôtres privilégiés, Pierre, Jacques et Jean. Ceux-ci Le voient donc une splendeur toute surnaturelle, et distinguent aussi, de part et d’autre du Maître, Moïse et Elie, figures emblématiques de la Loi et de la Prophétie.

Pierre de dire : « nous sommes bien ici… » et de proposer d’installer un campement, sans doute pour goûter aisément la suavité de l’expérience mystique dont il est favorisé.

Toutefois, la vision s’interrompt bien vite.

Les trois Apôtres ne voient désarmais plus que « Jésus, seul »; Qui leur enjoint de taire cette expérience spirituelle extraordinaire, jusqu’au jour de sa Résurrection d’entre les morts.

Ainsi est-il enseigné que la vie chrétienne -vie de fidélité envers le Christ et auprès de Lui n’est pas constituée de consolations surnaturelles successives et répétées, mais bien du quotidien service et amour du Seigneur.

Vie sobre et besogneuse, vie de prière attentive et sans guère d’expérience surnaturelle ressentie. La Fidélité à Notre Seigneur est récompensée dans l’Au-Delà, dans l’Éternité : c’est là son salaire, sa récompense.

Ici-bas, on travaille et on combat pour Notre Seigneur.

Là-haut on jouit de la récompense, qui sera grande dans l’Éternité, et de la victoire, qui sera acquise une fois pour toutes.

Dès le IIè dimanche de Carême donc, l’Église indique à ses fidèles enfants, qui se sont lancés généreusement dans leur Carême, de persévérer au long cours ; qu’il faudra prendre leur rythme et accomplir « la course » (dont parle S. Paul dans certaines Épitres), qui est non pas une course vive et accomplie comme d’un puissant coup de reins, non pas brève et intense, mais une course de fond, qui prend son rythme et sa valeur au fil des semaines; et même de toute la vie.

Rarement, mais quelque fois tout de même, la quotidienne Fidélité chrétienne est stimulée et encouragée par l’un ou l’autre joie spirituelle particulière, spécialement ressentie, mais ce « ressenti » n’est pas ce qu’il faut rechercher, car il faut rechercher Dieu, une relation personnelle et vivifiante avec Lui, et, après la mort puis la Résurrection, la vision splendide de Celui-ci, comme face-à-face.

Voilà, chers Fidèles, le message : soyez -justement- fidèles, car la fidélité est l’expression mûre et décisive de l’amour.

Dans la joie et la peine, dans les périodes de dévotion faciles et dans les difficiles, soyez là, auprès du Seigneur, pas pour goûter sa suavité, mais pour Lui exprimer votre attachement dans les grandes et les petites occasions, dans les sourires et dans les larmes.

Au cours du Carême, sur une période déjà assez longue de 46 jours, vos efforts de prière, de pénitence et de charité fraternelle seront féconds pour autant qu’ils élèveront votre âme, lui permettront de pratiquer davantage la vertu, et lui procureront des récompenses vraies, dont celle d’un meilleur tonus spirituel, que outre âme saura reconnaître expérimentalement.

Sursum corda; haut les cœurs.

Chacun selon ses forces et l’inspiration de la grâce offrira fidèlement ses résolutions, toujours conformes aux deux exigences d’un effort chrétien: réel et raisonnable à la fois.

Notre Dame de Fatima, reine du très Saint Rosaire, saura vous guider et vous obtenir de grandes grâces.

En union de prière de tous et de chacun, spécialement dans la récitation quotidienne du Chapelet.