sábado, 25 de janeiro de 2025

Qu’est-ce que l’homme pour que tu penses à lui ? Mgr. Christory, Bispo de Chartres

 

Message fraternel de Mgr Philippe Christory

Qu’est-ce que l’homme pour que tu penses à lui  ?

 24 janvier 2025

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La Vierge Marie enfant sur les genoux de sa mère Sainte Anne, vitrail du XIIIème siècle, rosace haute du transept Nord de la Cathédrale Notre-Dame de Chartres. 


Ne pensez-vous pas que l’homme est un être extraordinaire ? Que n’a-t-il pas créé et imaginé ? Nous nous sommes réjouis de la réouverture de Notre-Dame de Paris et c’est à l’homme que l’on doit la beauté retrouvée. Des fusées partent vers l’espace, encore l’homme qui les conçoit. Des médecins soignent avec une technique magnifique, et c’est toujours l’homme. Bien sûr, il y a aussi les guerres ! Qu’est-ce que l’homme, Seigneur, pour que tu penses à lui ? Cette question est tirée du psaume 8. Le psalmiste écrit il y a 3 000 ans. L’homme avait déjà démontré l’extraordinaire étendue de ses talents. Pourtant le psalmiste s’interroge : pourquoi Dieu, si loin et si grand, prend soin de lui ?  Mais que veut exprimer vraiment le psalmiste ? S’interroge-t-il sur ce qu’est l’homme ou sur la manière avec laquelle Dieu considère l’homme ? Aujourd’hui, si les sciences dures, la médecine et les sciences humaines, ont connu un développement extraordinaire, peut-on affirmer que nous connaissons l’homme ? Ce que la science découvre ouvre des perspectives toujours plus vastes. Cela devrait nous permettre de regarder l’homme avec admiration comme un être unifié. 

 

Or, ne sommes-nous pas dans un temps de déconstruction de l’être humain ? Certains remettent en cause la dimension sexuée et naturelle de la personne humaine, on parle de l’homme augmenté, on cherche à connecter son cerveau avec les Intelligences Artificielles grâce à l’implantation de puces électroniques. Dans la société civile, nous défendons avec acharnement les droits de l’homme, en réalité souvent nos droits personnels, mais simultanément ces droits sont contestés dans certaines cultures et dans certains pays émergents qui ne reconnaissent pas les fondements que nous avons établis en Occident. Que représente la dignité de l’homme dans ces cultures ? Dans certaines traditions, l’individu est totalement soumis à la société et la sert comme au Japon ou encore en Chine. Il en est de même pour la charia puisque selon cette loi chaque fidèle est soumis à l’Oumma, c’est-à-dire à la communauté des musulmans. La tradition chrétienne a au contraire favorisé l’épanouissement de la personne libre comme un être irréductible et libre de droits. 

 

On peut donc imaginer Dieu créateur et nous demander comment Lui considère l’homme. Le psaume répond à la question posée en parlant à Dieu « Tu l'as voulu un peu moindre qu’un dieu, le couronnant de gloire et d’honneur » (Ps 8,6). Là aussi, nous sommes émus de lire comment Dieu considère chacun d’entre nous, si grand et respectable, juste un peu moindre qu’un dieu. Pourtant, le psaume fut écrit bien avant l’incarnation du Verbe divin en Marie, lors-même que c’est l’avènement de Jésus qui a dévoilé la dignité infinie de tout homme puisque Dieu s’est fait homme. Jésus est l’homme par excellence. Pilate ne comprend pas les lois des juifs, pourtant il présente à la foule Jésus en disant « ecce homo » ce qui veut dire « voici l’homme » . Il est le premier d’entre les humains, l’image parfaite de l’amour. Le récit de la Genèse (Gn 1-2) nous enseigne que nous sommes créés à son image et à sa ressemblance (cf Gn 1), faits pour vivre en communion d’amour les uns avec les autres, entre hommes et femmes, et avec Dieu. Le paradis des origines n’est pas tant un lieu que cet état de parfaite harmonie et communion. L’homme est placé au cœur de la nature créée pour en jouir et la faire fructifier. La femme est donnée à l’homme comme un trésor et un vis-à-vis (cf Gn 2) qui exclut à l’origine tout rapport de domination. Ce sera malheureusement le péché qui brisera l’harmonie et l’équilibre. En raison de ce péché originel, nous devons lutter pour affirmer la dignité de toute personne, notamment de celle qui ressemble plus à la brebis perdue dont personne ne prend soin. Il est bon de comprendre combien Dieu veut donc bénir ceux et celles qui le recherchent. Sa bénédiction n’a pas de bornes comme le dit le Pape François  : « la confiance suppliante du peuple fidèle de Dieu reçoit le don de la bénédiction qui jaillit du cœur du Christ à travers son Église » (Fiducia supplicans n°1). En effet, nous supplions Dieu les uns pour les autres afin que tous soient l’objet de sa bénédiction. Les fidèles ne s’y trompent pas et demandent souvent à être bénis par le prêtre car ils ressentent dans l’âme le besoin que Dieu les touche; ils recherchent la douceur de sa grâce qui opère dans leurs souffrances. Dieu ne contemple pas son œuvre de loin mais il se penche et vient à notre rencontre en nous tendant la main en quelque sorte, pour nous attirer à lui dans la confiance. Voulons-nous saisir cette main tendue ? 

 

Aujourd’hui, par l’enseignement de l’Église, nous est mieux connue la volonté de Dieu qui associe les humains à sa Gloire. Saint Léon le Grand, pape qui vint courageusement au-devant d'Attila et des Huns pour obtenir que Rome ne soit pas mise à sac, écrivait « chrétiens, reconnaît ta dignité. Puisque tu participes maintenant à la nature divine, ne dégénère pas en revenant à la déchéance de ta vie passée. Rappelle-toi à quel chef tu appartiens et de quel corps tu es membre. Souviens-toi que tu as été arraché au pouvoir des ténèbres pour être transféré dans la lumière et le Royaume de Dieu. » En tant qu’hommes, nous sommes appelés par pure grâce à vivre de la vie divine, en ressuscités, et à ne pas tomber à nouveau dans le péché. Si nous demeurons dans ce monde, nous ne vivons plus selon les codes du monde, mais selon la Parole et l’Esprit de Dieu. Nous sommes devenus « enfants de Dieu » et « nous le sommes ! » confirme saint Jean. C’est par le baptême que nous sommes sauvés, purifiés, élevés, transformés pour renaître à son image en étant destinataire d’une vocation qu’aucun humain ne pouvait imaginer. On dit alors que les baptisés sont incorporés au Christ, qu’ils sont « morts au péché et vivant à Dieu dans le Christ Jésus » (Rm 6,11).

 

Notre renaissance dans le Saint-Esprit ne nous éloigne pas de la vie de nos contemporains, mais elle nous communique cette vie nouvelle qui transfigure le quotidien. Ceux qui rencontrent le Christ en témoignent. Un jeune homme catéchumène m’écrit « j’ai ressenti au niveau de mon cœur une paix immense et un apaisement indescriptible, comme un feu qui l’entourait. C'était une sensation unique, quelque chose que l’on ne peut ressentir nulle part ailleurs. » À partir de cette expérience, la vie change.

 

Je vous encourage à nouveau à prier, à vous unir à Jésus par l’esprit et le cœur pour lui parler et surtout pour le laisser vous façonner un cœur nouveau. Nous, hommes et femmes, sommes créés pour être porteurs de sa grâce et aimer comme lui aime. Peu à peu, la confiance grandira et la joie de demeurer en sa présence se fera plus forte. L’Esprit opère son œuvre progressivement, il nous communique ses dons, il nous libère de nos pensées humiliantes contre nous-même. Qu’est-ce que l’homme ? Dans le cœur de Dieu, l’homme est sa merveille et Dieu se fie à nous pour étendre son Royaume d’amour sur notre Terre. 

 

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