À Rome, le Jubilé de l’année 2025 vient de s’ouvrir. Déjà de nombreux bénévoles vêtus en couleur vert pomme accueillent les pèlerins de tous les pays. Il est bon de reconnaître le soin apporté à cet accueil, la qualité des documents proposés, l’application Iubilaeum25 qui permet aisément de réserver les passages aux portes saintes et qui donnent bien des explications. Nous serons bientôt nombreux à nous rendre en voyage jubilaire, notamment des fidèles du diocèse de Chartres qui organisera ce déplacement à la Toussaint 2025. Le thème du jubilé est « pèlerins d’Espérance ». L’Espérance est une vertu à recevoir, un besoin pour vivre heureux, une grâce divine à partager. Le pèlerin est une personne qui ne se satisfait pas d’être là immobile dans sa foi mais qui se met en marche vers l’inconnu de Dieu. L’Espérance ne déçoit pas pour qui met sa confiance en Jésus-Christ. Mais le monde y pense-t-il, affairé par le travail ou distrait par les loisirs et les réseaux sociaux ? Penser à Dieu en tout temps, voici ce que nous devrions faire. Mais ne sommes-nous pas emportés loin de lui dans nos pensées qui vagabondent ? Essayons de nous orienter régulièrement vers Jésus en lui parlant, le bénissant, en lui confiant chaque étape du jour en cours. Jésus désire tellement nous communiquer une Espérance nouvelle, qui illuminera chaque journée.
En cette année de jubilé romain, nous continuons le jubilé des 1000 ans de la crypte de Notre-Dame de Chartres. De manière exceptionnelle, nous proposerons une vigile de Pentecôte le samedi 7 juin lors de laquelle les adultes et les grands jeunes seront confirmés. Nous prierons le Saint Esprit pour ces frères et ces sœurs pour qui nous demanderons une grande effusion du Saint Esprit lors de ce sacrement de la maturité chrétienne qui les configurera en vue de la mission à l’instar des disciples de Jésus saisis par la descente de l’Esprit au Cénacle de Jérusalem. Beaucoup de catholiques adultes n’ont pas reçu ce sacrement nécessaire pour vivre pleinement les autres sacrements comme le mariage ou l’ordre. C’est donc en ce mois de janvier qu’ils pourront demander à leur paroisse et auprès du curé d’y être préparés. Il vous reste cinq mois pour un parcours sérieux de formation et de prière. Ne reportez pas cette possibilité, agissez dès maintenant, ensuite nous ne pourrons que reporter à l’année suivante.
Se préparer à ce sacrement, mais aussi vivre sa foi, cela ne peut se faire sans la Parole de Dieu. Le Concile Vatican II affirme que l’Eucharistie est la source et le sommet de la vie chrétienne. Mais la liturgie de la Parole en constitue la première partie car la Parole lue est une véritable nourriture. Elle inclut des passages de l’Ancien Testament et du Nouveau pour montrer comment la prophétie s’accomplit en Christ et dans l’Église catholique. Avec la réforme liturgique voulue par le Concile Vatican II, l’homélie est devenue partie intégrante de la liturgie de la Parole. Elle est placée là pour apporter un éclairage évangélique, c’est-à-dire pour actualiser la Parole proclamée avec nos vies concrètes. Devenir des hommes de la parole est une nécessité toujours affirmée depuis les Pères de l’Église qui disaient « l’ignorance de la Parole, c’est l’ignorance du Christ ! » Or nous ne pouvons pas être chrétien sans la Parole. Ce jubilé n’est-il pas donné comme une opportunité à tous les baptisés en vue de lire et méditer les Saintes Écritures ? Dans la mission, nous constatons que, si les conseils humains servent peu, les versets de l’Évangile touchent les cœurs et éclairent ceux qui cherchent Dieu. Tout chrétien désireux de répondre à sa vocation missionnaire trouvera une grande richesse en approfondissant sa connaissance des textes bibliques. Il est toujours préférable de connaître le texte original que des commentaires, si beaux soient-ils.
Le jubilé ouvre au partage. Ce que tu as reçu, comment le garder pour soi ? Nous ne laisserons pas sommeiller les dons reçus, comme l’homme qui avait malheureusement enterré son talent ! L’arrivée de personnes en demande appelle un regain d’accueil, d’écoute et d’organisation. Prévoir un lieu ouvert chaque semaine, permettant à ceux qui frappent à la porte de partager les textes, de relire leur vie à la lumière des saintes Écritures, d’en comprendre la pertinence est un besoin auquel nos paroisses peuvent répondre. Chaque dimanche matin avant la messe dominicale, pourquoi ne pas ouvrir la porte à des rencontres ? La paroisse est un lieu ouvert à tous, jeunes et anciens, chrétiens ou non, qui souhaitent une expérience d’échange fraternel, sans devoir s’inscrire ou payer. Le pauvre comme le riche y ont leur place. N’est-ce pas merveilleux de voir ainsi se tisser des liens ?
Tout jubilé consiste à avancer dans la foi à la suite de Jésus-Christ. La porte sainte ouverte physiquement dans chacune des quatre basiliques romaines, c’est le Christ lui-même. Il a affirmé « je suis la porte des brebis ». Et « venez à moi, vous trouverez le repos. » Passer cette porte, c’est mettre nos pas dans les pas du bon Pasteur. La Vierge Marie s’est offerte corps et âme pour Jésus, l’enfantant, l’éduquant, devenant son disciple. À Rome, à la Trinité des Monts, église appartenant à l’État français, elle est vénérée sous le vocable Mater Amirabilis, soit Mère admirable. Elle est celle que tous admirent car elle s’est parfaitement laissée saisir par l’Esprit de Dieu pour devenir l’humble servante. En ce lieu, la dévotion à la Vierge a attiré bien des grâces et un grand nombre d’ex-voto en témoignent. Nous prions pour l’Église qui détient la source des grâces que sont les sacrements et par lesquels Dieu donne vie aux hommes. Le monde est en profonde mutation. L’avenir est réellement incertain et bien audacieux celui qui prétend prédire les événements prochains. Un nouveau président américain sera intronisé à la Maison Blanche dans trois jours, et déjà ses propos bouleversent l’ordre mondial. Les hommes sont inquiets mais le Christ dit de ne pas craindre car « à chaque jour suffit sa peine ».
Après le temps de Noël, conclu par le dimanche du baptême du Christ qu’il reçut des mains de son cousin Jean le Baptiste, nous avons repris la marche du temps ordinaire. Ne voyons jamais ce mot ordinaire comme l’expression d’une situation banale ou quelconque. Dans la liturgie comme en théologie, le mot « ordinaire » indique ce qui est actuel, ce qui constitue l’espace normal de la grâce et ce qui est au cœur de la vie ecclésiale. Ainsi l’évêque est l’ordinaire dans son diocèse, il est appelé à enseigner et sanctifier le peuple chrétien qui constitue l’Église. Les messes du temps ordinaire nous font vivre un pèlerinage quotidien afin que la communauté ecclésiale soit en marche spirituellement et ne s’endorme pas. Chaque jour de ce temps ordinaire pourra être un jour de grâce pour aimer et pardonner. Dans l’ordre de la fécondité spirituelle, le temps ordinaire est l’espace de la conversion et des dons infinis de Dieu. Il n’y a donc rien de banal dans ces semaines qui nous conduisent au carême, qui sera ouvert par le mercredi des cendres, le 5 mars. Employons-nous à vivre transfigurés par la grâce divine.
Je vous propose maintenant de prier pour nous mettre à la disposition de Dieu, que son Esprit Saint soutienne notre pèlerinage, afin d’être témoin des grâces infinies que le Seigneur nous réserve.
Notre-Père
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