sexta-feira, 14 de março de 2025

Ne sommes-nous pas chanceux en ces jours bénis ? Mgr. Christory, Bispo de Chartres

 Ne sommes-nous pas chanceux en ces jours bénis ?




Ne sommes-nous pas chanceux en ces jours bénis ?

 vendredi 14 mars 2025

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Croix du grand jubilé de l'Église catholique, introduite dans la cathédrale de Chartres le dimanche de l'Épiphanie

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« Quelle joie quand on m’a dit, nous irons à la maison du Seigneur ». Est-ce cette joie qu’ont ressenti ces nombreux adolescents et jeunes qui, dans toute la France, sont venus pour la célébration des cendres, celle qui ouvre le carême ? Ce fut le cas à Chartres. À la messe du soir, à la cathédrale, une centaine de lycéens se sont joints aux fidèles habituels, avec nos catéchumènes et des recommençants. Ils reçurent la croix de cendres sur le front les appelant à la conversion et se firent bénir à la communion. Plusieurs dirent que c’était leur premier carême. Beaucoup n’étaient pas baptisés. Sur les réseaux sociaux, ils ne cachaient pas leur participation. Ce fut une expérience émouvante pour moi, évêque de Chartres. Aucun projet pastoral n’avait anticipé leur présence, seul le Saint Esprit les avait encouragés à oser entrer et assister à notre prière. 

 

Qu’attendent ces jeunes gens ? Seul l’Esprit Saint le sait. Certains disent qu’ils recherchent un sens et un cadre plus clair pour leur vie. Cela est possible. Mais il y a aussi une part de mystère : l’Esprit les a conduits. Ils étaient respectueux et attentifs, ils semblaient heureux d’être dans la maison du Seigneur, ils n’étaient pas lassés et ne sont pas partis avant la fin. Oui, « quelle joie quand on m’a dit, nous irons à la maison du Seigneur ». Vivons-nous cette joie à chaque messe ? La présence de ces gens, si nombreux, est un signe. Comment l’interprétons-nous ? Prions pour comprendre l’appel du Seigneur afin de discerner le message de l’Esprit et afin d’accueillir, avec un cœur ouvert, ces jeunes gens qui arrivent dans nos églises le plus souvent sans connaissance des rudiments de la foi. Les prochains dimanches, soyons attentifs à leur présence comme nous sommes attentifs à Jésus-Christ lui-même. Il est possible que lors de la messe des rameaux, traditionnellement très fréquentée, certains reviennent. 

 

Plus que jamais, les équipes d’animation pastorale – ou « Conseils Missionnaires Paroissiaux (C.M.P.) » selon l’expression chartraine – doivent se réunir pour prier et demander au Saint Esprit quelle sera notre réponse aux besoins des recommençants en quête de Dieu. Ce discernement est à faire ensemble et dans la prière. Je suis heureux de découvrir une communauté paroissiale rassemblée chaque dimanche après-midi du temps du carême pour lire le livre des Actes des apôtres. Ainsi s’approfondit la connaissance de l’Église en mission. D’autres communautés proposent le parcours Alpha ou des maisonnées autour des Saintes Écritures. De nombreux couples ayant participé au week-end des fiancés à Montligeon ont demandé à se retrouver dans des fraternités de couples pour approfondir leur foi. N’est-ce pas merveilleux ? Si notre société vit de grands changements, si les politiques disent que rien ne sera plus comme avant, nous sommes témoins que l’Église est en mouvement. À Abraham, Dieu avait dit : « Quitte ton pays, ta parenté et la maison de ton père, et va vers le pays que je te montrerai » (Gn 12,2). Il est possible que nous ayons à prendre un nouveau chemin en Église sans connaître la destination. Mais qu’importe la destination si l’Esprit nous conduit. L’Esprit nous a été donné, par le Christ.

 

« Tout près de toi est la Parole, elle est dans ta bouche et dans ton cœur » (Rm 10,8). Des croyants lisent la Bible et découvrent qu’elle est Parole de Vie. Dieu a fait cette promesse : « puisqu’il s’attache à moi, je le délivre ; je le défends, car il connaît mon nom. Il m’appelle, et moi, je lui réponds ; je suis avec lui dans son épreuve » (Ps 90,14-15). Une semaine de carême est déjà passée et nous avons choisi une vie plus sobre, possiblement incluant un jeûne de nourriture, une prière fidèle, une attention au partage, en vue d’offrir plus d’amour et de bienveillance à nos proches. Nous gardons attentivement la juste attitude qui consiste à invoquer le nom de Jésus au long du jour, le seul nom qui nous sauve. « En nul autre que lui, il n’y a de salut, car, sous le ciel, aucun autre nom n’est donné aux hommes, qui puisse nous sauver » (Act 4,12). C’est par sa Parole que Jésus a, par trois fois, déjoué les tentations du diable qui proposait une gloire humaine afin de le détourner de sa mission de salut. La Parole fut l’arme de Jésus pour répondre au diable et déjouer ses desseins. Jésus puisait dans les écrits de la Torah et des prophètes de l’Ancienne Alliance. Maintenant, n’avons-nous pas la puissance des enseignements des quatre évangiles ? Ce sont les mots révélés par Jésus qui deviennent les paroles utiles face au diable qui continue son œuvre et s’acharne sur « les fils de la femme » depuis qu’elle l’a vaincu et qu’il est parti rôder sur Terre (cf. Apo 12). Nous ne sommes pas seuls, nous en avons la ferme assurance. Mais il nous faut être sur nos gardes et l’apôtre Pierre nous avertit : « Soyez sobres, veillez : votre adversaire, le diable, comme un lion rugissant, rôde, cherchant qui dévorer. Résistez-lui avec la force de la foi, car vous savez que tous vos frères, de par le monde, sont en butte aux mêmes souffrances » (1P 5,8-9).

 

L’évangile du deuxième dimanche du carême nous conduit sur le mont Thabor avec les apôtres Jean, Jacques et Pierre lors de la Transfiguration de Jésus. Quelques jours avant son arrestation et sa passion, Jésus désire les réconforter et les préparer aux épreuves terribles qui vont s’abattre sur lui. En réalité, contempler Jésus transfiguré et cerné de lumière, entouré par Élie et Moïse, ne suffira pas à ses disciples qui fuiront le calvaire lorsque leur maître et ami sera crucifié sous la vindicte hurlante de la foule des pharisiens. Pour nous, cet épisode étrange permet de voir en Jésus le Fils du Très-Haut par la présence de Dieu son Père dont la voix se fait entendre « Celui-ci est mon Fils, celui que j’ai choisi : écoutez-le ! » (Lc 9,35). Ainsi la promesse de l’ange Gabriel faite trente-trois années plus tôt était confirmée. Jésus est né de l’œuvre du Saint Esprit en Marie. Marie s’est offerte corps et âme pour le projet divin, elle enfanta le Messie attendu par les juifs, elle le prépara à sa mission. Marie eut sûrement connaissance par la bouche des trois apôtres du dialogue de la transfiguration qui confirmait les paroles de l’ange qu’elle conservait dans son cœur depuis la venue de Jésus. Pour chacun de nous, Jésus est Seigneur et nous lui faisons confiance en marchant à sa suite. Ce carême nous en donne une occasion privilégiée. Aussi mettons-nous en route ! 

 

Dimanche prochain nous méditerons un autre évangile, tiré des écrits de l’évangéliste saint Jean, correspondant à la prière d’exorcisme du premier scrutin faite sur nos catéchumènes qui seront baptisés à Pâques. C’est pour les soutenir et mieux leur révéler les mystères de la foi qu’ils embrassent en devenant chrétien, que l’Église propose la lecture du récit de la rencontre de la Samaritaine avec Jésus au bord du puits de Jacob. Cette femme rejetée par son village puise l’eau à midi lorsque le lieu est désert, loin des regards de ceux qui la jugent comme une femme de mauvaise vie. Là elle découvre Jésus qui lui parle. Cela peut nous sembler évident. Et pourtant, en lui adressant la parole, Jésus brise un double tabou : il parle à une femme seule, ce qui ne se faisait pas, et il parle à une samaritaine, ce que les juifs refusaient. Jésus révèle à cette femme l’existence d’une eau pure qui la désaltérera au point qu’elle n’aura plus à venir puiser au puits. Il la fait entrer dans le mystère de son amour, et lui fait découvrir la véritable adoration, en esprit et en vérité. Dans sa souffrance, son cœur s’ouvre au don de Dieu et elle murmure humblement « Seigneur, donne-moi de cette eau, que je n’aie plus soif, et que je n’aie plus à venir ici pour puiser » (Jn 4,15). Jésus par ses mots, sûrement par son regard, son attitude humble et respectueuse, la redresse et lui ouvre une voie d’espérance. Libérée, elle retourne au village dire aux habitants qu’elle a rencontré un homme qui pourrait être le Messie, puisqu’il lui a révélé toute son histoire sans l’accabler. Son cœur est libre, une vie nouvelle s’ouvre devant elle. La joie de la miséricorde fait son œuvre en elle. 

 

Nous prions maintenant pour nos frères et sœurs catéchumènes qui ont été appelés par leur évêque dimanche dernier. Leur joie et leur émotion étaient grandes quand ils s’avancèrent accompagnés de leur marraine ou de leur parrain. Je rends grâce pour cette centaine de visages émus et heureux qui, à Pâques, deviendront pleinement fils et filles de Dieu !

 

Notre-Père

+ Phillipe Christory, Bispo deChartres

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