sexta-feira, 4 de abril de 2025

Message fraternel de Mgr Philippe Christory - Bispo de Chartres

 

Message fraternel de Mgr Philippe Christory

Avec Jésus, n’est-ce pas le temps du réveil ?

Message #324 du vendredi 4 avril 2025

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Un jeune participant à la retraite des fiancés du diocèse de Chartres, quand il n'est pas d'âge pour prier le chapelet !


C’est le mois d’avril, le printemps est là avec les heures d’été et les longues soirées lumineuses. Nous pourrions nous assoupir spirituellement, or ce n’est pas le moment de fléchir. Sommes-nous prêts à accueillir Jésus ressuscité à Pâques ? Nos décisions prises pour ce carême, les tenons-nous ? Jésus se plaint du sommeil des apôtres : « vous n’avez pas eu la force de veiller seulement une heure avec moi ? » (Mt 26,40) Pourquoi leur faire ce reproche ? Car, dit-il, « l’esprit est ardent, mais la chair est faible ». Heureusement, nous avons encore de belles journées devant nous avant Pâques pour aimer et servir. Car il s’agit bien de cela : prier, jeûner et partager en vue de répandre la civilisation de l’amour, guidés par la lumière de l’évangile. Reprenons-nous, il n’est pas trop tard pour faire un grand ménage extérieur et intérieur de la maison. Dépoussiérons ce qui est resté inchangé. Par exemple, accueillons la miséricorde divine dans le sacrement de la réconciliation. Préparons-nous à vivre la fête de Pâques en suppliant Dieu afin de recevoir sa grâce pleinement. Comprenons que le don de l’Esprit Saint est tellement plus grand que ce notre imagination imagine. En effet, ce don consiste à recevoir Dieu lui-même, celui qui a créé ce monde, pas moins, puisqu’en Lui toute création est un acte d’amour, une communication de son être qui est amour. Rappelons-nous de la parabole du fils prodigue proclamée dimanche dernier à la messe. Le fils prodigue nous représente avec notre fragilité et notre médiocrité. Dieu est dans le visage de ce vieux père qui a partagé ses biens. Il a accédé à la demande exigeante de son fils cadet qui désirait prendre la route et affirmer son indépendance. Mais pour quel gâchis ? Tout ce bien durement acquis par des décennies de travail fut perdu dans le jeu et les relations impures avec des femmes. Alors ce fils est revenu, triste et détruit, déshonoré mais encore habité par un faible espoir, celui de devenir ouvrier de son père pour avoir une paillasse et un peu de pitance. Il s’est mis en route vers la maison paternelle, crotté et affamé. 

 

Or ce Père l’accueille en l’embrassant, chaque jour il l’a guetté de ses yeux fatigués. Son cœur cultivait la certitude que le fruit de sa chair reviendrait à la maison et, qu’importe son état physique et son péché, son cœur demeurait ouvert pour lui, le fils toujours aimé. Quelle merveilleuse charité ! Dieu est ainsi pour celui qui se retourne vers Lui après avoir erré si loin de Lui. Cependant, quelle est notre perception de ce Dieu-Père ? Avons-nous la moindre idée de ce qu’est l’amour infini de Dieu ? Nous sommes tellement tentés de nous fabriquer un petit dieu à notre mesure qui ne nous condamne pas lorsque nous le quittons et le rejetons. Un dieu qui apporte des solutions à nos problèmes matériels. Un dieu qui aide mais qui ne demande pas de changer de vie pour Lui. Alors nous prenons le risque d’en faire une idole, un faux dieu loin de ce qu’il est en vérité ! Penser que nous le connaissons est absurde. Aucun mot ne cerne sa nature divine, aucun texte ne peut le décrire tant il est au-delà de tout, infini et indéfinissable. Même lorsque saint Jean dit que Dieu est Amour, nous sommes incapables de comprendre ce propos puisque nous projetons sur Dieu nos perceptions fondées sur notre expérience de l’amour humain, expérience limitée et parfois si blessante. Tant de personnes pourtant religieuses veulent ramener Dieu à leur concept de Dieu. Mais alors ce n’est plus Dieu. Même les musulmans qui égrènent 99 noms de Dieu ne peuvent dire qui il est, et le mot amour n’est pas dans la liste. Notre vocabulaire, si riche pourtant, ne permet pas la compréhension de son être. Heureusement nous pouvons dire qu’il est vivant et qu’il nous aime. Il nous a connu et aimé bien avant que nous soyons conçu dans le sein maternel. 

 

Comment approcher Dieu dans ce temps de carême pour vivre de sa Parole ? Jésus est Dieu fait homme et par son humanité, dont nous avons une connaissance partielle dans les évangiles, nous comprenons un peu la nature de Dieu. En priant en silence, « l’Esprit de Dieu vient au secours de notre faiblesse » (Rm 8,26), dit saint Paul; alors nous recevons peu à peu, par notre fidélité vécue au long des années qui passent, une intuition de son amour pour nous. Il faudrait plus qu’une vie pour saisir une partie de cela. Nos sens peuvent parfois vibrer, mais ils ne nous apprennent pas encore ce que Dieu est. Il EST, tout simplement et, par Jésus, il a promis de demeurer avec nous, aussi en ces jours de carême nous nous tournons vers lui en l’invoquant humblement. Dans la prière, quand nous lisons un passage de l’évangile, nous pouvons nous figurer la scène, nous représenter mentalement les personnages, entendre les mots de Jésus attentif aux besoins des auditeurs. Cela peut nous toucher et nous permettre de nous identifier, en imaginant que nous sommes un des protagonistes de ces rencontres. Par le partage communautaire de la Parole, persévérons ensemble au sein de nos communautés dans cette écoute priante. Ne craignons pas ces jours de sécheresse où nos sens ne perçoivent rien. Dans ces situations, demeurons en sa présence en lui parlant intimement. Les psaumes nous sont d’un grand secours, ils nous aident à nous maintenir dans cet état de grâce. 

 

Quand vous recevrez ce message, en ce vendredi matin, je serai à Lourdes pour l’assemblée printanière des évêques de France. Revenir dans ce lieu béni qui vit la rencontre de la Vierge Marie et de sainte Bernadette apporte une joie spirituelle profonde soutenue par la présence de la foule des gens simples, parfois pauvres en humanité et souvent malades. Autour d’eux, se dévouent des bénévoles merveilleux qui les assistent, les nourrissent, les promènent jusqu’à la grotte de Massabielle, prient le chapelet et assistent à la messe. Il se vit une humanité authentique, concentrée et reliée dans un amour partagé et débordant. Qui vient à Lourdes quelques jours ne peut pas en repartir inchangé, ou alors c’est que son cœur est demeuré fermé. Je suis ébahi par le rassemblement du fraternel des lycéens qui se tiendra du 12 au 17 avril, proposant à plus de 10 000 lycéens d’Île-de-France de prier, de louer Dieu, de partager, d’écouter la Parole, de vivre sous le regard de Jésus-Christ des moments fraternels. Ce sera le plus grand groupe d’adolescents chrétiens en France. Je découvre que diverses provinces ecclésiastiques de France initient de telles rencontres car la demande est bien là. À Chartres, pour le moment, nous voyons que la retraite à Taizé à l’automne attire des lycéens. Nous imaginons que si tant de jeunes sont venus vivre avec nous la célébration des cendres qui ouvrait le carême, il en existe un nombre encore plus grand qui n’ont pas encore osé faire ce pas ou ignoraient comment le faire. Saurons-nous les rejoindre, les écouter et leur parler afin qu’ils aient des réponses de foi à leur désir intérieur de sens ? Avons-nous prévu un accueil spécifique lors des messes des Rameaux et à Pâques ? Il y a là une belle intention de prière à porter en communauté. 

 

Pour conclure ce message, je vous propose ce passage de Paul : « Nous qui sommes donc devenus justes par la foi, nous voici en paix avec Dieu par notre Seigneur Jésus Christ, lui qui nous a donné, par la foi, l’accès à cette grâce dans laquelle nous sommes établis ; et nous mettons notre fierté dans l’espérance d’avoir part à la gloire de Dieu. Bien plus, nous mettons notre fierté dans la détresse elle-même, puisque la détresse, nous le savons, produit la persévérance ; la persévérance produit la vertu éprouvée ; la vertu éprouvée produit l’espérance ; et l’espérance ne déçoit pas, puisque l’amour de Dieu a été répandu dans nos cœurs par l’Esprit Saint qui nous a été donné » (Rm 5,1-5). Jésus n’ignore pas les drames que peuvent subir ses disciples. Nous persévérons et cela demande du courage. L’auteur de l’épître aux Hébreux dit : « courons avec endurance l’épreuve qui nous est proposée, les yeux fixés sur Jésus, qui est à l’origine et au terme de la foi » (Hb 12,1-2). La source du courage se trouve dans l’intimité vécue avec Jésus par la prière et les sacrements, soutenue par notre vie ecclésiale. Certains missionnaires dans des pays lointains ont persévéré sans voir les fruits de leur travail, ainsi saint Charles de Foucault qui ne baptisa personne. Aujourd’hui les chrétiens, toutes confessions confondues, sont persécutés et brimés en Inde, en Corée du Nord, en Chine, en Iran, en Algérie, au Nicaragua et d’autres pays. Au Nicaragua, un régime anti-chrétien violent s’est instauré depuis peu dans cette terre pourtant chrétienne, les prêtres et les évêques sont emprisonnés ou ont dû partir. Les biens sont confisqués. Tant d’œuvres d’entraide et éducatives sont fermées par pure idéologie démoniaque. Comment comprendre que l’amour et la solidarité promus par l’évangile du Christ soient autant dénoncés et combattus ? « C’est par votre persévérance que vous garderez votre vie » ajoute saint Paul.

 

Aussi, en avant, allons au large à la rencontre du Christ. Nous commémorerons bientôt la mort et la résurrection du Christ et nous chanterons sa Gloire. Aussi prions les uns pour les autres, demandons la paix pour notre société qui recherche un avenir. Les armes ne peuvent sauver l’âme. Une fois fabriquées, elles ne servent en rien au bonheur des hommes. Préférons les écoles et les universités, les lieux de vie et de culture. En ouvrant nos cœurs au gens que nous croisons, nous ne laissons pas les fake-news et les prophètes de malheur saper l’envie de vivre. Je prie pour qu’avec vos charismes et vos talents, l’Église promeuve toujours la fraternité et le bien commun, c’est-à-dire le bien de chacun, quel qu’il soit.

 

Notre-Père

+ Philippe Christory, Bispo de Chartres

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