L’importance de respecter le jour du Seigneur : Dieu nous demande si peu, serons-nous prêts à Lui refuser même cela ?
«Ne serait-ce qu'un seul jour
Tous, vous êtes en joie aujourd'hui, et moi, je suis seul à avoir mal. Car, quand je songe à cet océan spirituel et aux richesses infinies qu'offre l'Église et qu'ensuite, je me dis qu'après cette fête, notre nombreuse assemblée va encore se séparer et s'en aller, mon âme ressent une morsure elle a mal, parce que malgré tous les enfants que l'Église fait naître, elle ne peut pas jouir de leur présence à chaque messe, mais seulement quand il y a une fête.
Quelle allégresse spirituelle, quelle joie, quelle gloire pour Dieu, quel avantage pour les âmes ce serait si nous voyions à chaque messe l'enceinte de l'église aussi remplie qu'aujourd'hui ! Mais en fait, alors que les marins et les navigateurs font tout pour traverser l'océan au plus vite et atteindre le port, nous, nous recherchons l'agitation par tout l'océan et, sans cesse ballotés par la houle du monde et déportés sur les places publiques et dans les tribunaux, nous venons ici à peine une ou deux fois par an.
Ignorez-vous donc que Dieu a établi les églises dans les villes comme des ports sur l'océan, pour que nous nous y abritions de la tempête et des remous du monde et y jouissions d'un calme souverain ? ... Quelle misère ne serait-ce donc pas, au moment où l'on pourrait jouir d'une si sage occupation, de ne pas sans cesse côtoyer et fréquenter la commune mère de tous, je veux dire l'Église ? Quelle occupation plus impérieuse que celle-ci pourrais-tu me citer ? Quel rendez-vous plus utile ? Quel empêchement y a-t-il à venir ici ? À coup sûr, tu me diras que c'est la pauvreté qui t'empêche de te rendre à cette belle assemblée, mais c'est un faux prétexte. Il y a sept jours dans la semaine ; ces sept-là, Dieu les a partagés avec nous et, loin de se réserver la plus grande part en nous donnant la plus petite, il n'a même pas distribué les jours en deux moitiés : il n'en a pas pris trois ni donné trois, il t'en a accordé six et ne s'en est laissé qu'un seul. Et même sur toute la durée de ce jour-là, tu ne souffres pas de t'affranchir des occupations du monde. »
(Homélie pour le baptême du Christ, 1 [PG 49, 363-364] In : St Jean Chrysostome. Trop occupé pour t'occuper de ta vie ? Le guide au quotidien d'un Père de l'Église. Paris : Les Éditions du Cerf. 2015. p.73-75)
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