sexta-feira, 7 de março de 2025

Le carême, pour quoi faire ? Mons. Christory, Bispo de Chartres

 

Message fraternel de Mgr Philippe Christory


Le carême, pour quoi faire ? 

Message #320 du vendredi 7 mars 2025

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Sanctuaire Notre-Dame de Montligeon - Au cours de la retraite des fiancés animée par les couples missionnaires du diocèse de Chartres. 



Chers amis, nous sommes entrés en carême mercredi des cendres. En êtes-vous heureux ? 

 

En effet, pour certains, le carême suscite une réaction de recul avec le sentiment d’un effort insurmontable. Si encore, il nous était dit de ne pas faire telles choses avec une liste d’items, on verrait clair. Mais le carême ne consiste pas en des interdits alimentaires ou en des obligations cultuelles. 

 

Voyons un peu plus clair sur cette période liturgique. Le carême est un chemin de croix qui commence par la montée de Jésus à Jérusalem, qui y subit sa passion et sa mort en croix, pour ressusciter le troisième jour. Durant ces jours, nous allons accompagner le Christ sur ce chemin. Comment ? Nous aurons quarante jours devant nous pour chercher Jésus au-dedans de nous, le prier, le consoler quand tant l’abandonnent. C’est pourquoi le carême n’est pas d’abord affaire d’actes extérieurs. Il est dit par Jésus : « quand tu pries, quand tu jeûnes, retire-toi dans ta chambre », ce qui signifie que le lieu où Jésus t’attend, c’est au-dedans de ton cœur où il établit sa propre demeure. Nous ne chercherons pas à nous montrer à l’extérieur, nous ne prendrons pas une mine grave devant les autres, nous garderons notre joie par amour des gens qui nous entourent, nous nous montrerons avenants pour écouter et servir. 

 

Maintenant et sans tarder, notre mission de conversion commence par le fait de prendre du temps quotidiennement pour entrer en soi et retrouver Jésus qui parle à notre cœur. Ces moments de silence créent l’espace que l’Esprit utilise afin que remontent à notre conscience les paroles des Saintes Écritures reçues dans le passé et qui vont nous guider pas à pas. Entretenons des sentiments de bienveillance envers le Seigneur, parlons-lui cœur à cœur comme à un ami très cher, intercédons pour ceux et celles qui souffrent et qui vivent à proximité de nous, supplions pour la paix en ce monde. Et si nous constatons notre péché, pleurons sur celui-ci en demandant la miséricorde de Dieu afin d’être relevé comme disciple pardonné. Entendons la voix de Jésus qui nous demande, comme à saint Pierre au bord du lac de Tibériade, « m’aimes-tu ? » Nous avons l’espérance que nous ne serons pas abandonnés face aux drames de la vie si nous résistons au mal en étant artisans de paix. Jésus n’a-t-il pas dit : « Je vous laisse la paix, je vous donne ma paix ; ce n’est pas à la manière du monde que je vous la donne. Que votre cœur ne soit pas bouleversé ni effrayé » (Jn 14,27) ? Il nous donne sa paix avec la mission de bâtir la paix dans le monde; en réalité il se donne lui-même en disant « je vous donne la paix » ; à chaque eucharistie nous communions pour manger le prince de la paix qui nous façonne comme artisan de paix.

 

L’apôtre Paul a tellement conscience d’avoir lutté dans sa jeunesse contre Jésus qu’il se tourne radicalement vers lui quand il se convertit. Il comprend pleinement ses torts et il apprend à vivre renouvelé sous la conduite du Saint Esprit de Dieu. Il écrit : « puisque l’Esprit nous fait vivre, laissons-nous conduire par l’Esprit » (Gl5,25). Pour ce carême, je vous propose de méditer un simple verset de saint Paul, qui constitue une véritable feuille de route pour parcourir ce chemin de manière évangélique : « joyeux dans l’espérance, patients dans l’épreuve, persévérants dans la prière » (Rm 12,12). Ainsi, nous restons en contact avec Jésus dans notre intimité, le matin en nous levant, puis au cours de nos activités, enfin le soir en rendant grâce pour les rencontres et les réalisations qui servent le bien de la société et apportent le bonheur aux autres. Comprenons qu’être chrétien ne consiste pas d’abord à bien agir selon une morale droite, même si cela est positif. Car « l’essence de la vie chrétienne consiste à demeurer devant Dieu avec l’intellect uni au cœur, dans le Christ Jésus, par la grâce de l’Esprit Saint » dit un mystique orthodoxe, Théophane le Reclus. Nous pensons à Dieu, en méditant avec notre intelligence la vie de Jésus, en reprenant ses paroles encourageantes et pleines d’amour, tout en cultivant des sentiments de gratitude et de joie spirituelle. Faisant ainsi au long du jour, nous demeurons conscients de la présence de Dieu qui accompagne nos pas au cours de nos travaux. Face aux contrariétés qui surgissent parfois, nous sommes gardés intérieurement des réactions spontanées voire vives et nous demeurons en paix. Paul, le disciple de Jésus, a appris à ne plus compter sur sa force et sa réputation mais sur sa faiblesse. Il a appris à se glorifier de sa faiblesse pour mettre pleinement sa confiance dans la force du Christ ressuscité, jusqu’à verser son sang pour lui et devenir un des plus grands martyrs au sein de notre Église catholique. Est martyr celui ou celle qui choisit librement d’aller jusqu’au terme ultime du témoignage en résistant à toutes les violences par la douceur et la paix, en donnant à voir la force de l’Évangile qui appelle à aimer même son bourreau. En ce carême, il est peu probable qu’en France, nous ayons à rendre compte de notre foi par le don total de notre vie, mais il y a ce témoignage persévérant de l’amour offert au quotidien à ceux que nous côtoyons quelle que soit leur attitude. Nous n’oublions cependant pas les trois victimes de la basilique Notre-Dame de Nice assassinées le 29 octobre 2020 en tant que chrétiens donc au nom de leur foi en Christ, le jugement de leur agresseur ayant été rendu ces jours-ci. 

 

Pour vous encourager à vivre ce carême et le vivre avec joie en vue de la conversion de notre société française, égarée loin de Dieu, je m’appuie à nouveau sur la parole de Dieu et en particulier sur un extrait puissant de l’épître aux Hébreux. L’auteur encourage son lecteur à la persévérance dans l’attachement au bien. Écoutons ses mots qui puisent à la sagesse de Dieu pour soutenir le combat de la sainteté. Car nous menons bien un combat, contre nos tentations, contre l’esprit du monde marqué par la violence endémique, l’impureté promue, l’infidélité banalisée, la richesse idolâtrée, la vérité transgressée, l’avortement légalisé. Nous chrétiens, nous avons reçu un appel bien grand pour tenir dans cette adversité en nous appuyant sur le Christ et la grâce de son Esprit, en vivant ensemble un chemin de communion. Que dit ce passage de l’épître aux hébreux ?

 

« Frères, vous n’avez pas encore résisté jusqu’au sang dans votre lutte contre le péché, et vous avez oublié cette parole de réconfort, qui vous est adressée comme à des fils : Mon fils, ne néglige pas les leçons du Seigneur, ne te décourage pas quand il te fait des reproches. Quand le Seigneur aime quelqu’un, il lui donne de bonnes leçons ; il corrige tous ceux qu’il accueille comme ses fils. Ce que vous endurez est une leçon. Dieu se comporte envers vous comme envers des fils ; et quel est le fils auquel son père ne donne pas des leçons ? Quand on vient de recevoir une leçon, on n’éprouve pas de la joie mais plutôt de la tristesse. Mais plus tard, quand on s’est repris grâce à la leçon, celle-ci produit un fruit de paix et de justice. C’est pourquoi, redressez les mains inertes et les genoux qui fléchissent, et rendez droits pour vos pieds les sentiers tortueux. Ainsi, celui qui boite ne se fera pas d’entorse ; bien plus, il sera guéri. Recherchez activement la paix avec tous, et la sainteté sans laquelle personne ne verra le Seigneur. Soyez vigilants : que personne ne se dérobe à la grâce de Dieu, qu’il ne pousse chez vous aucune plante aux fruits amers, cela causerait du trouble, et beaucoup en seraient infectés. » (He 12, 4-7.11-15)

 

Cela est-il possible, doit-on se demander ? En réalité, cette voie de sainteté est ouverte dans la mesure où l’homme se fie à la force de l’Esprit c’est-à-dire à l’œuvre de la grâce divine. Nous ne pouvons pas réaliser cela par nos propres forces. Il faut même se garder de vouloir acquérir par soi-même notre pureté et notre sainteté comme si elles pouvaient advenir par nos efforts individuels. Regardons les plantes du jardin, c’est Dieu qui leur donne la croissance. Pareillement, c’est sa grâce qui favorise en nous vie et croissance. Notre cœur est comparé par Jésus à une terre où peuvent pousser ces plantes qui porteront des fleurs ou des fruits si la terre est libre des cailloux du péché et des ronces des soucis, si l’eau de la grâce l’arrose à la juste mesure de ses besoins. Chaque jour, le bon jardinier arrose ses plantes avec mesure pour ne pas les dessécher ni les noyer. Notre vie spirituelle recevra la juste mesure par notre prière fidèle et notre humble charité. Jour après jour, grandira l’œuvre de Dieu jusqu’à porter de beaux fruits. Pour vivre ainsi, il est utile de réfléchir à nos rituels qui structurent une vie spirituelle régulière, car il serait vain de faire un gros effort pour ensuite oublier le Seigneur. À chaque jour suffit sa peine, à chaque jour le cœur à cœur avec le Christ. 

 

Je vous souhaite un heureux carême, un chemin de foi parcouru en communauté fraternelle. Je vous laisse quelques mots d’un catéchumène pour nous réjouir : « De différentes manières et par des multiples signes aussi clairs que précis, le Seigneur m’a secoué, percuté au plus profond de mon être, de mon cœur et de mon âme. À travers des bénédictions et des grâces, des situations improbables et insolubles qu’il a dénouées par miracle, oui, par miracle, j’ose le dire en ces termes ! ».

 

Notre-Père

+ Phillipe Christory, Bispo de Chartres

terça-feira, 4 de março de 2025

O Retorno do Cavaleiro

Escrevo aqui os propósitos que faço em meu coração para me tornar mais fiel a Deus, a Nosso Senhor Jesus Cristo, à Santíssima Virgem Maria, à minha consagração, à minha vocação de Cavaleiro de Santa Maria e à vivência da Regra e da espiritualidade da Militia Sanctae Mariae.

É um voto que faço a mim mesmo, a Nosso Senhor e a Nossa Senhora, no silêncio do meu coração.

Dedicarei-me a estabelecer prioridades que reflitam a primazia do bem de Deus em minha vida, abraçando as cruzes que me santificam.

Amo a Deus e à Sua Igreja e me entristeço quando percebo minha pouca assiduidade nas práticas de oração, caridade e serviço — nas quais encontro verdadeira alegria e realização. Envergonha-me ver-me tão fraco e limitado, preso a um pensamento humano que me paralisa e me faz sentir sempre mais indigno; por isso, acabo me sentindo ainda mais inútil e fraco.

Tudo tem a hora de Deus, e sempre n'Ele espero. Que esta seja uma boa hora, que este seja o momento de viver para Deus, para mim e para o meu próximo de maneira mais íntegra e fiel, usando o bem que Deus tirou de toda a minha fraqueza, insignificância e indolência, tanto temporal quanto espiritual, e empregando-o para alguma boa edificação — para minha vida e para a vida daqueles que me cercam.

Para Cristo fui chamado a viver, e é n'Ele, com Ele e por Ele que decidi fazer esta Quaresma votiva: silenciosa, de retomada, de reconquista dos bens que Deus me dá e que desperdicei por culpa dos meus pecados, de meus pensamentos fracos e de minhas atitudes tolas. Essas quedas me diminuíram diante do amor de Deus, tão benevolente e insistente, que me chama — e eu O nego, ou O traio... Mas, confiando mais em Deus do que em mim mesmo, entregando-me totalmente às doces mãos de Maria, digo agora, neste instante:

Eis-me aqui, Senhor!

Cuida de mim, Senhor. E reconheço que nunca me faltaram sinais de Tua presença, de Tua bênção e de Tua proteção contra o mal, o pecado e as tentações. Sempre me protegeste de mim mesmo e agora me concedes mais este momento de me dignificar diante de meu Senhor Jesus Cristo, Rei do Universo.

Salve Maria!

Eu, João, o menor dos Cavaleiros de Santa Maria.

domingo, 2 de março de 2025

Pour quelle raison le carême est-il un temps liturgique précieux ? - Mgr Christory, Bispo de Chartres

 Pour quelle raison le carême est-il un temps liturgique précieux ?


Pour quelle raison le carême est-il un temps liturgique précieux ?

Message #319 du vendredi 28 février 2025

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Christ bénissant - élément architectural de l'ancien Hôtel-Dieu de Chartres - début XIIIème siècle

Exposé au Musée de l'Évêché à Chartres


Le carême rappelle les quarante jours que Jésus passa dans le désert avant de commencer son ministère public, quand le démon le tenta lui proposant un pouvoir soumis à sa puissance. Les évangiles nous enseignent que Jésus résista à ces attaques grâce à la Parole de Dieu, ce qui fit fuir le tentateur, et il fut servi par les anges. Nous y sommes presque, le carême commencera mercredi prochain. Plutôt que de gémir en considérant qu’il s’agit d’un temps de privation, nous pouvons y déceler une merveilleuse opportunité d’un renouveau de la vie spirituelle à la suite de Jésus-Christ qui nous invite à prendre du temps avec Lui pour nous convertir. En accueillant cette période liturgique joyeusement, nous prendrons du recul par rapport à la vie quotidienne pour enrichir notre union à Dieu. Le mot sobriété éclairera cette période liturgique jusqu’à Pâques. Nous servirons nos frères et sœurs selon les appels de l’Esprit. Nous partagerons un peu de notre temps et de nos ressources pour aider ceux qui sont dans le besoin. Pour vivre avec régularité ces quarante jours, vous trouverez de nombreuses applications sur vos smartphones et des parcours sur Internet comme celui des dominicains. Aussi réjouissons-nous en vivant le mercredi des cendres dans le jeûne et la prière, en invitant des proches à cette messe des cendres qui, si elle est sobre dans sa liturgie, est remarquable par le grand récit de saint Matthieu et par l’appel à la conversion qui y retentit « convertis-toi et crois à la Bonne Nouvelle ». Jésus dans ce passage demande que le disciple prie, partage et jeûne dans le secret, sans ostentation, dans le silence de sa maison. Lors de cette messe des cendres, le prêtre utilisera peut-être en imposant les cendres sur le front la formule plus traditionnelle « Souviens-toi que tu es poussière et que tu redeviendras poussière », ce qui est vrai. Cependant en attendant de redevenir poussière, il est de notre responsabilité de nous convertir en accueillant en vérité la grâce divine et en ôtant de nos vies ce qui ne plaît pas au Seigneur. La prière permettra de discerner quelles purifications nous pourrons opérer en vue d’une vie authentique de disciple à la lumière des saintes Écritures.

 

Alors que nous approchons de la fête de Pâques, j’ai la joie de lire de nouvelles lettres de catéchumènes et j’en suis édifié. Je vois comment ces personnes se sentent accompagnées par Dieu et qu’elles se sont appuyées sur l’espérance que Jésus est présent. Très souvent, il y a eu le témoignage d’un proche, d’une grand-mère, d’un témoin, d’un ami étudiant et chrétien, qui a donné un signe par une invitation pour une messe ou un temps de prière. Alors ce qui était encore flou et obscur s’est éclairé, alors les mots de Jésus sont entrés dans le cœur de la personne, alors la bonté partagée dans la communauté chrétienne a été le signe d’un amour divin vécu par ses membres. Le choix d’être baptisé est devenu une évidence, même si le chemin de la foi nouvelle comporte des doutes. Je vous partage ces mots d’une jeune femme catéchumène « j’ai accepté Jésus même si je ne le connaissais pas. Jésus a transformé ma vie et à tout jamais je veux vivre selon ses commandements. Dans ma vie précédente, j’étais colérique, susceptible, méchante, nonchalante mais, par la grâce de Jésus-Christ et la force du Saint Esprit, cette personne est morte et je suis une créature nouvelle dans le nom puissant de Jésus-Christ. Mon cœur est rempli de joie quand je me souviens que Jésus m’aime et qu’il est mort pour moi. » La renaissance est en route, l’enfant nouveau va renaître des eaux baptismales à Pâques. La prophétie de Jésus qui affirme au juif Nicodème qu’il faut renaître d’en-haut est confirmée (Jn 3), elle s’accomplit chaque fois qu’un catéchumène est immergé dans la mort de Jésus et qu’il ressuscite avec lui ; alors ses péchés passés sont effacés et il reçoit le beau nom d’enfant de Dieu afin de proclamer à son tour la joie du Royaume. Cela se vivra lors de la vigile pascale, le samedi 19 avril, dans nos paroisses. Dans le diocèse de Chartres, cent six personnes recevront le baptême et deviendront néophytes durant une année, le temps nécessaire pour apprendre à marcher en chrétien et continuer leur découverte de la vie sacramentelle, particulièrement l’eucharistie et la confession des péchés. 

 

Dans mes messages précédents, je vous parlais de l’éducation de la conscience tellement importante pour les jeunes enfants afin qu’ils discernent le bien d’un acte et qu’ils puissent refuser le mal. Les adultes découvrant la foi en Jésus-Christ et l’accueillant par les sacrements de l’initiation, découvrent les lieux de conversion que la Sagesse divine leur dévoile peu à peu. Ce n’est pas du tout évident selon les situations personnelles. Le baptême peut bouleverser nos relations sociales si celles-ci nous détournent des voies évangéliques, ou nous inciter à changer de métier si celui-ci ne peut être pratiqué selon l’évangile et l’enseignement de l’Église, ou encore nécessiter une modification de nos relations affectives et sexuelles si celles-ci ne sont pas au service d’un authentique projet de mariage sacramentel. Parfois, tout en cherchant à plaire au mieux au Seigneur, tout ne peut pas être transformé. Si le but apparaît clairement, les moyens pour l’atteindre manquent en partie et des obstacles demeurent. Ainsi la vie du chrétien, et particulièrement celle du nouveau baptisé, progresse au long des années en améliorant peu à peu ce qui peut l’être. Il faudra souvent de la patience et de l’humilité tout en conservant les yeux fixés sur le Christ qui guide ceux et celles qui s’engagent à sa suite avec bonne volonté. Jésus ne nous juge pas, il est là, il marche avec nous, il nous guide. Ne nous décourageons pas face à ce travail de renaissance, la joie est là, et si nous la partageons en communauté nous ne sommes pas seuls. Pour cela, le temps du carême peut être l’occasion de vivre chaque semaine une rencontre à domicile, en fraternité ou en maisonnée, comme certaines paroisses les proposent, pour une lecture de l’évangile, un partage, une prière et un moment convivial. Pourquoi lors de ce carême ne pas faire un appel dans votre paroisse en proposant une liste d’inscription ? Puis en constituant des groupes de huit personnes selon les lieux de résidence. Osons nous lancer, cela peut être une magnifique expérience, chacun apportant le fruit de sa préparation et de sa méditation. Ce sera l’espace pour vivre la joie des premiers disciples dont nous parle saint Luc dans les Actes des apôtres : « chaque jour, d’un même cœur, ils fréquentaient assidûment le Temple, ils rompaient le pain dans les maisons, ils prenaient leurs repas avec allégresse et simplicité de cœur » (Act 2,46). On lit même cette joie alors que les disciples sont rejetés et qu’ils persévèrent dans leur louange confiante : « ils étaient remplis de joie et d’Esprit Saint » (Act 13,52).

 

Concluons ce message par la prière. Tous nous recevons des intentions de prière, certaines nous sont confiées par des amis et la situation du monde politique est en soi une intention. Comment faire advenir la paix lorsque les puissants du monde utilisent leur force comme une arme braquée vers d’autres peuples ? Durant ce carême, je vous invite à prier pour la paix et aussi pour notre saint Père, le pape François, dont la fragile santé nous inquiète. Bien entendu, avec notre foi en la providence de Dieu, nous le savons en bonnes mains. Et si Dieu l’accueillait bientôt dans son éternité, nous pourrions témoigner de son ardeur à annoncer le Royaume de Dieu en visitant ses frères de tous pays et à rappeler que la première place est réservée aux petits et aux pauvres. « Bienheureux serviteur, entre dans la maison de ton maître ! » lui dira Jésus. Nous l’avons si souvent vu en partance vers des pays lointains, avec sa chaise roulante, ne ménageant pas sa peine. C’est donc une intention urgente de prière que nous confions par les mains de la Vierge Marie et des saints vers qui nous aimons nous tourner et qui intercèdent face à Dieu comme le dit le livre de l’Apocalypse en chantant la sainteté de Dieu « Saint ! Saint ! Saint, le Seigneur Dieu, le Souverain de l’univers, Celui qui était, qui est et qui vient (Apo 4,8) ». Jésus a promis de nous préparer une place dans la Gloire éternelle afin de nous prendre avec Lui lorsque ce sera la jour. N’est-ce pas une belle promesse ? 

 

Notre-Père

+ Phillipe Christory, Evèque de Chartres

Le carême, pour quoi faire ? Mons. Christory, Bispo de Chartres

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